La guerre ravageant la Syrie ne cesse de drainer son lot d'étrangetés. D'après certains spécialistes, la mauvaise gestion des pouvoirs publics combinée à la sécheresse ayant frappé la Syrie à la fin des années 2000 aurait largement contribué à faire éclater la «révolte». Seules les personnes qui ont réellement vécu en Syrie jusqu'en 2011 peuvent en témoigner, la pauvreté y était en régression depuis l'arrivée au pouvoir de Bachar, fils du très impopulaire Hafez el Assad (qui réglait chaque crise de manière radicalement autoritaire). J'empruntais souvent les taxis. Certes, la liberté d'expression politique était encore assez prohibée. Néanmoins, la vie était agréable pour la classe moyenne et devenait même de plus en plus tolérable dans les couches les moins défavorisées. Les soins étaient gratuits dans les hôpitaux dits populaires, par ailleurs très bien équipés et les études universitaires accessibles à tout un chacun sans frais autres que de s'alimenter et se vêtir. Dans cette Syrie de 2011 on se riait volontiers du niveau de vie de l'Européen moyen et ses fins de mois de plus en plus difficiles en particulier avec «l'arnaque économique de l'Euro» qui avait si bien arrondi les prix toujours dans le même sens. On n'y avait jamais vu la couleur du moindre jihadiste et l'armée syrienne, composée surtout de conscrits, était multiconfessionnelle.
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Sommaire de l'exposé
L'avant-dernière bataille de Bachar, sans coup férir...
Idleb ; la dernière des batailles, quasiment gagnée
Extraits de l'exposé
[...] Ce n'est qu'à partir de 2011 que la Syrie suit une grave détérioration du niveau de vie et d'augmentation démesurée du prix des produits de base qu'un taux de chômage particulièrement élevé chez les jeunes. La révolte, on le sait à présent, n'a jamais rien eu à avoir avec les conditions de vie. Peu importent d'ailleurs les véritables raisons. L'armée américaine avait finalement réussi à s'installer sur le tiers du territoire, face à un axe russo-irano-libanais qui se demandait comment il allait se débarrasser de «?l'ogre américain?». I. L'avant-dernière bataille de Bachar, sans coup férir . Certes Bachar el Assad n'a cessé d'aligner méthodiquement ses coups droits. [...]
[...] Ceux qui pensaient il n'y a pas si longtemps, pouvoir le balayer en sont pour leurs frais. En parfait stratège, il avait souvent donné le change aux forces de la coalition qui bombardaient les positions de l'État islamique tout en promettant de renverser le pouvoir de Bachar. En réalité, c'est ce dernier qui tirait les ficelles. Sachant ses puissants alliés irano-russes toujours prêts assurer sa sécurité et la survie de son régime, Bachar se sentait invulnérable. II. Idleb?; la dernière des batailles, quasiment gagnée Quasi plus rien ne reste de l'opposition syrienne. [...]
[...] Aujourd'hui, le président américain fait encore mieux en déclarant que la longue guerre contre Daesh, acronyme arabe de l'État islamique, ayant été gagnée (bien que la destruction de l'État islamique ne soit pas encore totale), les troupes américaines n'ont plus rien à faire en Syrie. Assad peut donc encore mieux respirer, car bientôt son armée pourra s'étendre à l'ensemble du pays. Il ne lui restera plus qu'à «?libérer?» Idleb des mains de la Turquie. Rien de plus facile, comparé aux précédents défis, tous gagnés par le Reis syrien. En effet, Poutine exerce sur Erdogan une emprise de plus en plus ferme. [...]