La Russie de V. Poutine a-t-elle les moyens de son ambition impériale ?

Extraits de l'exposé

[...] Agitant la menace du chaos pour amener les pays occidentaux à le soutenir et à l'aider, le Kremlin a adopté une approche que cet historien résume ainsi: "aidez-moi ou je m'écroule". Il a défini une politique étrangère qui est une "tyrannie du faible" mettant en place une coopération avec le monde occidental en projetant l'image d'une Russie dangereusement faible et risquant d'exporter ses problèmes à l'étranger. A cette perception de la Russie est liée toute une série d'initiatives. Toutes montrent que celle-ci, si elle n'a pas aujourd'hui la capacité d'imposer sa volonté aux autres, n'est pas traitée dans la vie internationale comme n'importe quel Etat. [...]

[...] L'empire a cessé d'exister et la Russie n'entend pas le reconstituer. En revanche, elle s'efforce de bâtir un système d'alliances qui lui permettra de rester une grande puissance et d'éviter le sort commun des empires disparus. Car la Russie demeure potentiellement une grande puissance, conservant certains moyens d'action lui permettant de peser sur la vie internationale: son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, la profondeur de son territoire, sa position géostratégique, ses ressources naturelles, sa capacité nucléaire, sont autant d'éléments qui viennent s'ajouter au souvenir de sa puissance passée pour justifier le traitement particulier dont jouit aujourd'hui ce pays sur la scène internationale. [...]

[...] II- La transformation de l'impuissance russe en vecteur de puissance L'héritage de la puissance soviétique génère de nombreuses incertitudes au niveau international Les principaux attributs de la puissance soviétique La Russie a hérité de certains attributs essentiels de la puissance soviétique: Un complexe militaro-industriel important. L'armée russe compte à l'heure actuelle 1.2 million d'hommes, auxquels il convient d'ajouter 1.8 million de civils. Le projet de budget pour 2001 prévoit une augmentation de près de des dépenses militaires, qui représentent environ 20% du budget. [...]

[...] Constatant le déclin de sa puissance, la Russie a recouru aux institutions internationales afin de préserver ses prérogatives de grande puissance. Dans cette perspective, son siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies où elle peut exercer son droit de veto lui confère un certain pouvoir: se sentant repoussée à l'Est avec l'élargissement de l'OTAN et inquiète de la place prépondérante qu'elle prend dans la le règlement des conflits dans le monde, la Russie tente d'aller chercher une légitimité internationale par l'intermédiaire de l'ONU. [...]

[...] Poutine Pour faire face à ces différentes menaces, un assez large consensus a progressivement émergé en Russie sur les grandes options stratégiques du pays, souvent empreintes d'une certaine nostalgie impériale. On peut dégager trois grands axes traduisant les ambitions internationales de la Russie de Poutine: Il s'agit d'abord de maintenir l'influence de la Russie sur l'ensemble des pays de l'ex-URSS, à travers la signature d'actes régionaux et bilatéraux . A cet égard, la CEI est pour la Russie le moyen de préserver son hégémonie régionale. [...]