Le terrorisme peut-il être un problème stratégique?
Résumé de l'exposé
En l'absence de définition par le droit international public, le terrorisme s'assimile à l'usage calculé de la violence ou de la menace de violence pour créer la peur. Il est destiné à contraindre ou intimider les sociétés ou les gouvernements afin d'atteindre des objectifs politiques, religieux ou idéologiques. Il s'apparente à une méthode de combat fondée sur l'usage de la terreur et s'inscrivant dans une stratégie asymétrique du faible au fort. L'action terroriste n'est pas un fait nouveau dans la société internationale. Cependant, les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par AL QAIDA contre le World Trade Center marquent cependant une rupture dans l'acception classique du terrorisme. Cette menace d'ampleur inédite, qualifiée par d'aucuns d' « hyperterrorisme », bouleverse les approches classiques du contre-terrorisme jusqu'alors fondées sur des préoccupations d'ordre public sur le plan étatique et reposant à l'échelle internationale sur des conventions spécifiques et ciblées.
Le terrorisme se situe aujourd'hui au carrefour de questions militaires et de sécurité. Un certain nombre de facteurs sont réunis, pour voir le terrorisme devenir un problème stratégique. Il s'intègre en effet à des degrés divers dans les deux définitions de la stratégie :
- d'une part il marque son entrée dans la science militaire relative à la conduite de la guerre et à l'organisation générale de la défense de territoires ;
- d'autre part, il appelle à l'intensification d'un ensemble d'actions concertées et coordonnées visant à son éradication.
Ainsi, les mutations récentes du terrorisme ont provoqué sa prise en compte comme facteur non exclusif influençant les doctrines militaires (I). Bien plus qu'un problème stratégique, il est devenu l'objet d'une stratégie globale, son éradication impliquant un renforcement d'actions concertées et coordonnées appelant a être précisées (II).
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Sommaire de l'exposé
Les mutations récentes du terrorisme ont provoqué sa prise en compte comme paramètre non exclusif influençant les doctrines militaires
Les mutations récentes du terrorisme...
...ont provoqué sa prise en compte comme paramètre non exclusif des débats relatifs aux affaires militaires
Davantage qu'un enjeu stratégique, le terrorisme est devenu l'objet d'une stratégie globale visant à son éradication et devant être précisée
Le terrorisme se voit aujourd'hui opposer une stratégie globale reposant sur plusieurs étages
Les objectifs et méthodes d'une stratégie globale de lutte anti-terroriste restent encore largement à déterminer
Extraits de l'exposé
[...] De même, l'action des services de renseignements s'oriente vers un renforcement du renseignement humain. Enfin, le Président des Etats-Unis est habilité depuis le 11/09/2001 à autoriser l'assassinat de cibles terroristes par les services secrets (à l'instar des israéliens). L'émergence d'une stratégie globale de lutte contre le terrorisme appelle cependant des précisions quant à ses objectifs et ses méthodes. Les objectifs et méthodes d'une stratégie globale de lutte anti- terroriste restent encore largement à déterminer. La difficulté à élaborer une définition consensuelle et universelle du terrorisme. [...]
[...] Avatar de la mondialisation, tout autant global que décentralisé, il est devenu l'un des déterminants de la réflexion stratégique. Au-delà du seul renouvellement des doctrines militaires, il appelle la définition et la précision d'une stratégie d'ensemble visant à l'éradiquer. Indéniable problème stratégique, il s'intègre néanmoins dans des problématiques plus vastes comme le partage de la richesse liée à la suprématie occidentale ou encore la diffusion d'un modèle politique et culturel qui, pour certains peuples, ne se fonde sur aucune légitimité. [...]
[...] Les moyens à déployer font encore débat . En premier lieu, l'inscription dans la durée de la stratégie antiterroriste devra voir tranchées les questions relatives au niveau pertinent de riposte : riposte de la communauté internationale dans le cadre de résolutions, mandats onusiens ou dans le cadre de coalitions ad hoc fonctions de la perception d'une menace par un Etat ou un groupe d'Etats (cf. la coalition anglo-américaine en Irak en mars 2003). La réorientation d'organisations régionales de défense est en outre actuellement débattue dans le cadre de l'OTAN. [...]
[...] Pour mémoire Oussama Bin Laden est issu de la haute bourgeoisie saoudienne d'origine yéménite. Les auteurs des attentats terroristes actuels et les recrues des organisations terroristes sont autant des étudiants de haut niveau que des individus issus de classes sociales défavorisées. La nouveauté réside en outre dans l'utilisation de femmes kamikazes tant en Tchétchénie que dans les territoires occupés. - La coexistence de moyens dérisoires et de haute technologie. L'action terroriste récente se distingue par sa capacité à utiliser tout autant des armes blanches (de type cutter) que de la haute technologie par exemple des simulateurs de vol, des téléphones satellite ou encore de la cryptologie. [...]
[...] - Un terrorisme aujourd'hui global, calqué sur le phénomène de mondialisation et empruntant quantité de ses vecteurs (médiatiques, financiers .). Un terrorisme qui plus est flexible, apte à frapper à l'échelle planétaire (Indonésie, Soudan, Tunisie, Maroc) et organisé selon le modèle d'une multinationale avec une maison- mère et des filiales labellisées actives ou dormantes. - L'instrumentalisation d'un Etat (l'Afghanistan). Une inversion des rôles peut en effet être décelée dans le terrorisme actuel. Traditionnellement les groupes et réseaux terroristes sont instrumentalisés par les Etats (Libye, Syrie . [...]