La première est un résumé du livre, composé de témoignages des bourreaux du Rwanda, eux qui chaque matin prenaient leur machette pour aller tuer leurs voisins, ceux avec lesquels ils vivaient depuis toujours, hommes, femmes et enfants confondus, les traquant dans la brousse. Terrifiant. On dirait que ces hommes partaient simplement pour une journée de travail dans les champs (c'est ce qu'ils disent par ailleurs).
La seconde est un dossier documentaire pour comprendre le Rwanda et le génocide.
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Sommaire de la fiche de lecture
Le livre 'Une saison de machettes' Jean Hatzfeld
L'auteur
Genèse et résumé de l'ouvrage
Style et parti pris
Le témoignage
' Comprendre le génocide '
Le Rwanda et l'Holocauste
Le cheminement
Des réactions extérieures ?
L'absurdité du groupe
Finalement...
Dossier complémentaire
Présentation géographique du pays
Extraits de la fiche de lecture
[...] Cette mesure visait aussi à contribuer au processus de réconciliation nationale au Rwanda et au maintien de la paix dans la région. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a été créé pour juger les personnes présumées responsables d'actes de génocide et d'autres violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations du droit international commis sur le territoire d'États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994. [...]
[...] Comprendre le génocide L'obsession de Jean Hatzfeld est de comprendre le génocide, de mettre des mots et des visages sur l'épisode rwandais. Elle transparaît autant dans son livre que dans son besoin viscéral de revenir fréquemment au Rwanda des années après la fin du conflit. Le Rwanda et l'Holocauste Dans sa démarche, Jean Hatzfeld tente d'ailleurs une comparaison avec l'Holocauste, notamment sur la décision du génocide rwandais, qui est l'aboutissement de préparations et de planifications plus ou moins formulées et interactives. [...]
[...] Des personnes pouvaient passer d'une catégorie à l'autre, au gré des alliances et des allégeances. Selon l'histoire enseignée lors de la colonisation, les Hutus majoritaires sont des fermiers d'origine Bantou. Les Tutsis sont un peuple pastoral qui serait arrivé dans la région au XVe siècle ; jusqu'en 1959, la caste dominante dans un système féodal basé sur la possession de troupeaux était majoritairement issue des Tutsi. Les Twa seraient les représentants des premiers colons de la région. Certains contestent cette version et prétendent que les colonisateurs occidentaux de la fin du XIXe siècle, négligeant les références claniques, ont interprété de façon ethnique la structure socio-professionnelle de la population, et ont forgé une histoire pseudo-scientifique là où s'arrêtait la mémoire orale de la culture rwandaise. [...]
[...] A propos de l'attitude de la communauté internationale, Hatzfeld reste assez évasif. Si ce n'est quand il raconte la venue à Nyamata d'un détachement de casques bleus deux jours après l'explosion de l'avion présidentiel. Alors que les tueries avaient déjà débuté dans d'autres villes, ils embarquent avec eux les quelques blancs présents (cinq prêtres et trois bonnes soeurs) et repartent aussitôt, abandonnant dans leur sillon la communauté tutsie qu'ils savent menacée. Pour expliquer cette fuite éclair de tous les étrangers, l'auteur propose de méditer la réflexion la plus pertinente selon lui, celle d'une cultivatrice qui dit : Les Blancs ne veulent pas croire ce qu'ils ne peuvent pas croire, et ils ne pouvaient pas croire à un génocide parce que c'est une tuerie qui dépasse tout le monde, eux autant que les autres L'absurdité du groupe Devant l'absurdité d'un génocide aussi rapide que massif, ce qui sidère le lecteur, c'est le degré d'obéissance et d'implication de la population hutue dans les massacres. [...]
[...] Il est testé pendant de courtes périodes sur des échantillons de population. Par ailleurs, la similitude entre les deux apparaît étrangement dans certains propos, notamment ceux d'une cultivatrice : Un génocide, c'est une ethnie qui veut enterrer une autre ethnie. Le génocide surpasse la guerre, parce que l'intention dure pour toujours, même si elle n'est pas couronnée de succès. C'est une intention finale. Référence étonnante à la solution finale. En outre, Hatzfeld évoque précise la définition de génocide rwandais en affirmant qu'il s'agit à la fois d'un génocide rural et de proximité. [...]