La Diabolisation de l'ennemi : Les Talibans et Al Qaeda vus par le Président Bush
Résumé de l'exposé
On regroupera les discours sous trois grilles de lecture, tout d'abord la construction de l'ennemi sous l'image du Diable, avec toutes les figures de style qui permettent cette construction et la principale étant bien entendu la métaphore filée associant tous les caractères du Diable aux caractères connus de Ben Laden et de ses alliés. Puis dans un second temps, la construction de figures de guérison après l'attentat, encore une fois pour renforcer le caractère démoniaque des réseaux terroristes et donner l'image de héros à ceux qui luttent contre ces ennemis. Enfin dans une troisième partie nous montrerons que toutes ces figures ont un but plus large que la "simple" diabolisation et le simple marquage de cet ennemi qui fait peur
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Sommaire de l'exposé
Le diable comme ennemi
L'image du Diable
Les caractéristiques d'O. Ben Laden selon G. Bush
La traîtrise de l'attaque : une image connue
Les figures de guérison
La prière pour sortir de la peur
La construction de l'image du sauveur
La chasse de l'ennemi
La lutte contre la crise identitaire
La recherche de nouveaux repères dans un monde multipolaire
Vers un nouveau lien?
Extraits de l'exposé
[...] Le diable est aussi qui apporte le réconfort et la facilité, ce qui va contre toute "l'éthique protestante" qui repose sur le travail, le labeur, la fatigue. Enfin, le diable est celui qui propose au petit de faire vaciller le grand, d'atteindre le fort qui était malgré tout bon : il se sert de l'envie du petit qui en ce sens devient mesquin et n'est donc plus le faible, l'opprimé, puisque l'opprimé est celui qui ne peut rien à sa situation et qui ne cherche pas à imputer aux autres sa propre misère. [...]
[...] Cette question n'est pas évidente à poser et trouver une réponse relèverait du procès d'intention contre le Président Bush. Toutefois, on peut remarquer que ses termes ne sont jamais exprimés au hasard, ils ont tous une très forte connotation, négative en parlant de l'ennemi, positive en parlant des alliés, des américains en général et de sa position personnelle. Toute cette attitude, et tous ces discours ont des objectifs bien précis, et vus qu'ils sont orientés vers une population victime et en mal de repères, il me paraît intéressant d'étudier ces discours politique sous l'aune de la lutte non pas contre un ennemi qui se nommerait Ben Laden, mais plutôt contre un Mal plus insidieux, difficilement nommable un peu comme le Diable qui n'apparaît que lorsqu'on prononce son nom, celui-ci pourrait être le mal terrible qui frappe le monde entier depuis le début des années 90, à savoir, la crise identitaire des sociétés occidentales et particulièrement la société américaine en mal de repères depuis sa victoire sur le Communisme soviétique. [...]
[...] D'une manière générale, les discours relatés par la Maison Blanche sont des discours officiels et font part de la position officielle de Bush et donc de son gouvernement. Par ailleurs on aurait pu aussi s'intéresser aux discours de C. Powell et de D. Rumsfeld qui ont des positions particulières vis-à-vis de la position présidentielle sur la question. Toutefois on peut dire que la position générale suivie dépend presque exclusivement du Président. De même, on remarque que le discours le plus chargé en symboles est celui du chef, c'est celui qui cristallise le plus les événements et les symboles communs à tous. [...]
[...] La lutte symbolique a donc permis la création d'un adversaire remarquable, à qui l'on donne tous les traits du Mal, il est devenu absolu, le mal parfait, celui qui nécessite un héros pour le combattre. Bush a créé cela en même temps qu'il a été structuré par cela, ce n'est pas le mythe de Frankenstein mais cela y ressemble beaucoup. En fait cette création est très importante dans le sens où elle donne un poids à la politique de ce président si mal élu, mais d'un autre côté on peut risquer un véritable "retour de flammes" puisque si l'ennemi est vaincu, il faudra en créer un autre, et ainsi de suite. [...]
[...] L'allusion n'est pas clairement exprimée mais les faits sont là : l'Amérique a subi un attaque, qu'elle ne comprend pas puisque elle-même ne fait souffrir (officiellement) personne, et pourtant des ennemis qu'elle ne connaît pas lui en veulent. La population ne sait pas comment réagir, elle ne sait pas non plus comment agir. L'aide aux victimes : l'immédiat après 11 septembre Tout ce qu'elle peut faire, c'est soigner ses plaies, tout en les gardant ouvertes pour ne jamais les oublier. Elle peut soigner ses victimes, prier avec les victimes La "tragédie" (11 septembre) vécue par les New-Yorkais est une "ombre", très noire, mais de l'ombre jaillit la lumière. [...]