Que dirait Emmanuel KANT à George W. BUSH au sujet de « Liberté en Irak » ?
Résumé de l'exposé
Dès lors, si l'on demandait au philosophe allemand si BUSH devait attaquer l'Irak, si cette opération était légitime, il faut avant tout lire dans PPP que « L'honnêteté vaut mieux que toute politique » (condition indispensable à toute politique). Ainsi, pour répondre à la question précédente, KANT aurait examiné si le droit a pour but de garantir la liberté de tous en correspondant à la loi morale édictée par la raison.
Par ailleurs, d'aucuns ont sans mesure affirmé que le philosophe allemand devait se « retourner dans sa tombe » en entendant les paroles du président des Etats-Unis. Pourtant, il serait restrictif de s'arrêter aux considérations classiques qui voudraient opposer radicalement la vision kantienne des relations internationales et la vision « réaliste offensive » de laquelle on pourrait rapprocher la politique menée par George Walker BUSH, pensée par les « think tanks » et influencée par les « néo conservateurs » avec à leur tête P. WOLFOWITZ .
En effet, dans leur ouvrage, Washington et le monde, Pierre HASSNER et Justin VAISSE montrent que la difficulté de classer les écoles de pensée américaines en politique étrangère fait qu'il est possible de rapprocher l'idéalisme wilsonien, auquel s'apparente d'ailleurs á d'idéalisme kantien, du réalisme de BUSH, en ce qui concerne l'impact du messianisme et de l'altruisme, cependant de nature différente. L'administration originelle de G.W. BUSH illustre d'ailleurs ce mélange de « wilsoniens » comme C. POWELL et de « realpolitiks » tels que l'actuelle Secrétaire d'Etat á la Défense, C. RICE
...
Sommaire de l'exposé
Le projet de paix perpétuelle aurait pu être consolidé et appliqué dans le cadre de cette guerre...
...mais avec des moyens différents de ceux employés par Bush
Distinguo entre religion et politique ainsi qu'entre droit et morale, expliquant ainsi au Président pourquoi ses opposants le taxent parfois d''intégriste'
Extraits de l'exposé
[...] C'est ainsi que KANT déclare que seule la tournure des évènements (comme dans un jugement de Dieu) décide de quel côté est le droit C'est pourquoi il ne peut y avoir de guerre punitive comme il semblait avoir été le cas pour Liberté en Irak puisque dans l'état de nature, il n'y a pas entre eux [les Etats] de rapport entre supérieur et subordonné On rappellera sur ce point l'insistance de G. W. BUSH sur le poids des actions passées de Saddam HUSSEIN dans les années 1990, alors que son régime ne menaçait pas objectivement et directement, en 2003, les USA. [...]
[...] KANT était questionné au sujet de l'opération Liberté en Irak menée par G.W.BUSH, il commencerait par voir dans quelle mesure son projet de paix perpétuelle aurait pu être consolidé et appliqué dans le cadre de cette opération, mais avec des moyens différents de ceux employés par BUSH, pour finir en insistant sur le distinguo entre religion et politique ainsi qu'entre droit et morale, expliquant ainsi au Président pourquoi ses opposants le taxent parfois d' intégriste Tout d'abord, pour comprendre comment la pensée de KANT peut s'appliquer à l'opération Liberté en Irak il convient de revenir sur les motifs invoqués par G.W. BUSH pour justifier l'intervention en question. Précisément, cette opération préventive _discours de 2002_ intervient après le changement de la politique extérieure des USA provoquée par les attentats des Twins Towers du 11 septembre perpétrés par des terroristes islamistes en 2001, révélant alors au pays le plus puissant du monde et à ses amis libres la nouvelle menace qui pesait sur eux, contre laquelle il fallait lutter et qu'il fallait éradiquer pour la sécurité planétaire : le terrorisme. [...]
[...] Le moraliste politique est celui qui se forge une morale en fonction de ses intérêts d'homme d'Etat : c'est le point de vue selon lequel tous les moyens sont bons pourvu que l'objectif que l'on se donne le soit (on a vu que les nobles objectifs de G.W BUSH : paix, liberté, justice et son désir de les atteindre, coûte que coûte Cet homme subordonne les principes selon lesquels il agit au but final et ne cherche pas à concilier morale et politique. [...]
[...] BUSH illustre d'ailleurs ce mélange de wilsoniens comme C. POWELL et de realpolitiks tels que l'actuelle Secrétaire d'Etat á la Défense, C. RICE. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la réflexion sur ce que serait en mesure de répondre Emmanuel KANT à George W. BUSH au sujet de l'opération Liberté en Irak Cette dernière, engagée pour étendre la démocratie et par ce biais favoriser la paix aurait pu être effectivement perçue comme une opération de libération contre la tyrannie du dictateur iraquien Saddam HUSSEIN, auquel cas E. [...]
[...] Or, dans le cas de Liberté en Irak c'est du contraire dont il s'agit : la morale sert de caution aux bellicistes (l'administration BUSH, les gouvernements de la coalition L'opération Liberté en Irak se présente ainsi comme une guerre morale voire humanitaire puisqu'il s'agissait, entre autre, de restaurer l'autonomie du peuple irakien de sauver ce dernier et de le libérer du joug de son tyran _ Discours prononcé par le président des Etats-Unis, George W. Bush, à l'Assemblée générale des Nations unies, le 23 septembre 2003_ Ainsi, pour bien comprendre ce renversement, on peut partir du rapprochement qu'établissent VAISSE et HASSNER de l'idéalisme wilsonien et du réalisme de BUSH. En effet, le point commun serait le messianisme qu'ils expriment, bien qu'il soit de nature différente (offensive pour BUSH). [...]