Essai d'analyse d'un concept d'usage courant : la république
Résumé de l'exposé
Le 21 Septembre 1792 constitue une date repère dans l'histoire des institutions politiques françaises. Ce jour-là, en effet, la Convention nationale, c'est-à-dire l'Assemblée nationale constituante élue au suffrage universel (masculin) le 02 Septembre de la même année, procéda à la destitution du roi Louis XVI et abolit la royauté elle-même. Dès le lendemain, c'est-à-dire le 22 Septembre, elle proclama la république, laquelle venait ainsi de supplanter la monarchie. Cependant, c'est bien avant cette date que la république est apparue dans l'histoire institutionnelle des sociétés humaines. Elle est en effet née dans la Rome antique où, en 509 avant J.C, elle remplaça le régime monarchique qui avait été mis en place par les conquérants étrusques, lesquels venaient tout juste d'être chassés au cours de la même année. Et à la suite des minuscules cités et collectivités antiques (Rome, Athènes, Sparte, etc.), longtemps avant la France, les Etats-Unis d'Amérique ont été le premier grand Etat moderne à instituer la république à travers la constitution fédérale du 17 Septembre 1787, bien que le terme lui-même ne soit pas expressément mentionné dans cette oeuvre du constituant de Philadelphie. De nos jours, la plupart des 191 Etats de la société internationale se réclament du régime républicain. Au plan strictement théorique, le terme république est récurrent dans le discours politico-juridique tant interne qu'international. Relativement à la notion elle-même, il faut commencer par préciser que, étymologiquement, le mot république vient du latin « res publica », qui signifie littéralement la chose publique, la chose de tous, c'est-à-dire du peuple entendu non pas au sens social de plèbe mais au sens de l'ensemble de la population. On comprend alors que la république soit communément définie comme la forme de gouvernement où le pouvoir est chose publique, c'est-à-dire rapporté au peuple, au corps social. C'est pourquoi la république se pose par opposition diamétrale à la monarchie, laquelle s'entend d'un régime politique où le pouvoir est exercé par un individu désigné sur une base héréditaire. Lorsqu'il s'agit d'une monarchie absolue, le monarque exerce le pouvoir de façon exclusive et n'est limité que par des lois fondamentales et fixes, dites lois fondamentales du royaume, lesquelles se ramènent à un corps de règles constitutionnelles non écrites régissant aussi bien la transmission que l'exercice du pouvoir royal et destinées à en empêcher la dérive arbitraire.
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Sommaire de l'exposé
La république, une forme de gouvernement où le peuple est le suprême détenteur du pouvoir.
Un pouvoir qu'il exerce par le biais d'un chef élu.
Un pouvoir qu'il remet périodiquement en jeu.
La république, une forme d'Etat au seul service de la collectivité.
Du fait d'une administration soumise aux institutions et non à la personne des gouvernants.
Du fait de la distinction établie entre les biens des gouvernants et ceux de l?Etat.
Extraits de l'exposé
[...] Le pouvoir délégué au chef républicain est cependant périodiquement remis en jeu. Un pouvoir qu'il remet périodiquement en jeu En république, la fonction de chef de l'Etat n'est pas viagère. En d'autres termes, le chef de l'Etat n'est pas élu une bonne fois pour toutes pour exercer le pouvoir tout au long de sa vie. Le pouvoir politique à lui confié par le peuple est, à intervalles réguliers, constamment remis en jeu, et plus exactement en compétition électorale. Cela veut dire que le chef républicain qui a reçu mandat du peuple aux fins d'exercer le pouvoir politique peut changer au gré de ces compétitions électorales ; et, de fait, il change d'autant plus fréquemment que ses mandats sont aujourd'hui généralement limités (par exemple, deux mandats au maximum au Sénégal et aux Etats-Unis d'Amérique). [...]
[...] De nos jours, la plupart des 191 Etats de la société internationale se réclament du régime républicain. Au plan strictement théorique, le terme république est récurrent dans le discours politico-juridique tant interne qu'international. Relativement à la notion elle-même, il faut commencer par préciser que, étymologiquement, le mot république vient du latin res publica qui signifie littéralement la chose publique, la chose de tous, c'est-à-dire du peuple entendu non pas au sens social de plèbe mais au sens de l'ensemble de la population. [...]
[...] A ce niveau également, on note une différence fondamentale par rapport à la monarchie. En monarchie en effet, la fonction de chef d'Etat est viagère : le chef est en principe désigné une bonne fois pour toutes et pour toute la durée de sa vie. La désignation du chef de l'Etat par la voie électorale et la remise en jeu périodique du pouvoir à lui confié par le peuple constituent les deux caractéristiques fondamentales de la république en tant que forme de gouvernement. [...]
[...] C'est pourquoi il s'agira, dans le cadre des développements qui vont suivre, de montrer que la république est d'abord une forme de gouvernement où le peuple est le suprême détenteur du pouvoir mais qu'elle est également une forme d'Etat qui se met au seul service de la collectivité (II). Le mérite de cette démarche, c'est qu'elle permet d'étudier la république non seulement en tant que forme de gouvernement, mais également en tant que forme d'Etat. La république, une forme de gouvernement où le peuple est le suprême détenteur du pouvoir Contrairement à la monarchie où le pouvoir est exercé par un seul individu, à savoir le monarque, en république le peuple est le suprême détenteur du pouvoir. [...]
[...] Celle-ci, dans son sens originel, désigne une forme de gouvernement où le pouvoir est entre les mains d'un nombre réduit de personnes. L'oligarchie connaît deux variantes. Il y a d'abord la ploutocratie (ou timocratie) qui renvoie au régime politique où le critère du choix des gouvernants est la richesse, et qui correspond donc au gouvernement des plus riches. Il y a ensuite l'aristocratie (mot qui vient du grec aristokratia d'« aristos qui signifie les meilleurs et kratos qui veut dire gouvernement) qui correspond au gouvernement exercé par l'élite intellectuelle, politique, et économique. [...]
À propos de l'auteur
Professeur d'Anglais - Responsable du Département de la...