Mémoires d'Outre-Tombe, Chateaubriand, Livres I à V
Résumé de l'exposé
Les Mémoires d'Outre-Tombe comptent actuellement au nombre des autobiographies les plus célèbres et les plus étudiées, aux côtés des Confessions de Rousseau ou de Saint Augustin. Mais au-delà de l'intérêt purement littéraire ou autobiographique, ces Mémoires sont également un formidable témoignage des événements qui ont marqué la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle, de la Révolution à la monarchie de Juillet. Elles revêtent en effet un intérêt tout particulier, puisqu'elles révèlent le point de vue d'un témoin qui fut aussi acteur de ces périodes, et ce d'autant plus que la double temporalité (temps de l'écriture, temps de l'histoire) nous renseigne également sur la vision qu'a pu avoir Chateaubriand de son passé, au moment de l'écriture. Les Mémoires sont une oeuvre considérable, qui relate des événements de 1768, année de la naissance de l'auteur, à 1841 environ, année de l'achèvement de l'ouvrage. Mais les livres I à V, rédigés entre 1811 et 1821, sont particulièrement intéressants, dans la mesure où il y est question de l'Ancien Régime, de ce « vieux monde » que Chateaubriand voit disparaître sous ses yeux, disparition qu'il scelle lui-même par son départ pour l'Amérique en 1790 : « ici changent mes destinées », dira-t-il à la fin du livre V.
Alors, en quoi cette partie des Mémoires d'Outre-Tombe apporte-t-elle un éclairage particulier à notre vision de la période 1768-1790 ? Cet éclairage est multiple : social, avec la description de la vie d'une famille noble sous Louis XVI, culturel, avec le témoignage des changements de la vie artistique, mais surtout politique, avec l'analyse des événements marquants de cette période.
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Sommaire de l'exposé
Le chevalier François-René de Chateaubriand, ou la vie d'un noble sous Louis XVI
Les traditions dépassées de la noblesse de province
La noblesse de cour, réminiscence de la gloire du Roi soleil
Chateaubriand l'homme de lettres, ou le tournant culturel de la fin du XVIIIème siècle
Une vie culturelle caractéristique de l'Ancien Régime
Chateaubriand et le romantisme
L'homme politique Chateaubriand, ou l'analyse de la Révolution
De l'absolutisme à la domination des parlements et des ' États '
1789-1790 : la Révolution vue par Chateaubriand
Extraits de l'exposé
[...] Versailles a encore le rayonnement d'une des plus grandes cours d'Europe, malgré la réduction des dépenses de la cour ; les traditions et cérémonials des chasses, du Lever et du Coucher du Roi ont été conservées. La noblesse reste donc très importante : pour être présenté au Roi, par exemple, il faut avoir fourni ses preuves de noblesse, être parrainé par un courtisan et appartenir à la noblesse d'épée. Le prestige de la noblesse et son importance auprès du Roi et dans le jeu du pouvoir reste donc majeur. Cette noblesse réside surtout à Paris, centre névralgique important. [...]
[...] Mémoires d'Outre-tombe, Chateaubriand, Livres I à V Les Mémoires d'Outre-tombe comptent actuellement au nombre des autobiographies les plus célèbres et les plus étudiées, aux côtés des Confessions de Rousseau ou de Saint Augustin. Mais au-delà de l'intérêt purement littéraire ou autobiographique, ces Mémoires sont également un formidable témoignage des événements qui ont marqué la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle, de la Révolution à la monarchie de Juillet. Elles revêtent en effet un intérêt tout particulier, puisqu'elles révèlent le point de vue d'un témoin qui fut aussi acteur de ces périodes, et ce d'autant plus que la double temporalité (temps de l'écriture, temps de l'histoire) nous renseigne également sur la vision qu'a pu avoir Chateaubriand de son passé, au moment de l'écriture. [...]
[...] Chateaubriand l'homme de lettres, ou le tournant culturel de la fin du XVIIIème siècle 1. Une vie culturelle caractéristique de l'Ancien Régime Celle-ci subit les influences du baroque tardif, notamment pour ce qui est de la musique (Gluck mais surtout de la culture classique. Il est intéressant de noter que l'influence des Lumières sur le milieu de Chateaubriand paraît faible dans les années 1770-1780 : les ouvrages des philosophes semblent connus, mais ne sont pas évoqués. Le paysage littéraire parisien auquel participe l'auteur est décrit comme superficiel, opportuniste et inintéressant de manière générale, dominé par des littérateurs médiocres, mais dont il faut souligner l'influence sur Chateaubriand lui-même. [...]