Troisième République : Le contexte de la mise en place du régime et ses conséquences
Résumé de l'exposé
Pour François Furet, la victoire des républicains sur les monarchistes, en 1876, donne un régime qui consacre durablement les principes de 1789. La IIIe République va, à ses débuts, consacrer la démocratie, sa mise en place prendra cinq ans de 1870 à 1875. Nous verrons comment la France connaît d'abord une crise nationale de septembre 1870 à juillet 1871, puis comment l'Assemblée Nationale prépare difficilement un régime nouveau. Le terme de crise nationale peut surprendre, mais la succession brutale des événements, tant de drames en moins d'une année ne laisse guère de répit. Pourtant en ces quelques mois se joue tout l'avenir. Les choix d'un Ferry, d'un Gambetta, d'un Thiers sont déterminants. Ensuite, nous verrons comment la France se recueille dans un relatif ordre. Le calme succède à la tempête, mais loin de favoriser les conservateurs, il sert au fil des élections aux républicains. Certes, pendant 4 ans, le régime politique demeure frappé au coin du provisoire, mais le temps va conduire à ce paradoxe d'une Assemblée Nationale monarchiste qui, par les lois constitutionnelles de 1875, fonde la République.
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Sommaire de l'exposé
Dans la crise nationale
La Défense nationale (septembre 1870-février 1871)
Les élections du 8 février 1871, Thiers, chef du pouvoir exécutif
L'heure de la Commune
L'Assemblée Nationale prépare difficilement un régime nouveau
[...] Pendant les vacances de l'Assemblée d'août à novembre 1873, des négociations décisives relatives à une restauration s'engagent avec le comte de Chambord. L'échec de l'entreprise ne suffit pas à démontrer qu'elle n'avait aucune chance. L'avènement de l'Ordre moral n'avait pas suscité beaucoup de réactions dans un pays las et fatigué du transitoire. Lorsque les orléanistes et les hommes du centre gauche qui ont abandonné Thiers pour se rallier à Mac-Mahon exigent des garanties le régime parlementaire et le drapeau tricolore ils parlent au nom de cette France susceptible de s'accommoder d'un roi qui ne gouvernerait pas. [...]
[...] Les Bonapartistes autour de Rouher sont une vingtaine. Le Centre droit présidé par Saint-Marc Girardin, puis le duc d'Audiffret-Pasquier est fort de 180 membres. La réunion Feray et la réunion Rampon donnent naissance au centre gauche, présidé par Rivet qui soutient Thiers. Le gouvernement de Thiers Thiers est incontournable, n'est-il pas celui qui a triomphé de la Commune? Par la loi Rivet d'août 1871, il devient Président de la République française, peut user du pouvoir constituant, nomme et révoque les ministres qui sont responsables devant l'assemblée. [...]
[...] Vers les lois constitutionnelles Après l'échec de la Restauration, Broglie propose de prolonger le mandat de Mac-Mahon, pensant pouvoir restaurer ensuite le comte de Paris. Par une loi de 1873, le pouvoir exécutif est confié au maréchal Mac-Mahon. Broglie forme un nouveau ministère qui exclut l'extrême droite. Désormais Broglie doit lutter sur deux fronts : contre les républicains et contre les légitimistes. Le 16 mai 1874, l'extrême droite, les républicains et les bonapartistes renversent Broglie. Les intransigeants pensent qu'une restauration est encore possible. Les orléanistes sont divisés, certains veulent la conjonction des centres, mais Broglie s'oppose à une alliance avec le centre gauche. [...]
[...] Gambetta jusque-là adversaire d'une chambre haute convainquit les républicains de l'accepter, il savait faire des concessions pour sauver la République. De plus, il pensait que ce mode de désignation contribuerait à enraciner la République dans les campagnes. En définitive, le 4 septembre 1870, la République s'est imposée d'abord comme l'acte de décès de Second Empire, victime d'une guerre perdue et non pas d'une révolution. Le gouvernement de la Défense nationale qui se constitue alors n'est qu'un "gouvernement provisoire" et la France est loin encore d'être républicaine. [...]
[...] Le siège puis la défaite renforcent le mouvement. Le gouvernement voulait poursuivre la guerre et construire un régime de droit. La 1re tâche était impossible, depuis la province, Gambetta et Freycinet tentent en vain de lancer des armées sur Paris, la réalisation de la seconde acheva d'imposer la paix. Pour Gambetta, seule la République peut assurer, par ses institutions, la liberté, la grandeur et l'avenir de la France et il en appelle à la "guerre à outrance", mais sans soutien, il démissionne. [...]