Les discours de politique générale des premiers ministres : 1981/2002
Résumé de l'exposé
La lecture de ces discours témoigne d'une grande similitude de construction et de choix didactique. Ils sont pour le premier ministre une occasion de rappeler les règles du jeu entre exécutif et législatif. Cependant, certaines nuances persistent et celles-ci tiennent à la position qu'a le gouvernement et son premier ministre face, à sa majorité à l'assemblée, et au Président de la République
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Sommaire de l'exposé
Le gouvernement détient une majorité solide à l'Assemblée et le Président de la République est de même teinte politique
Les grands principes
Applications aux discours de Mauroy, Raffarin, Jupé
Le gouvernement est dans une logique de cohabitation
Les grands principes
Application aux discours de Chirac, Balladur, Jospin
Le gouvernement n'a pas une majorité solide à l'Assemblée et le Président de la République est de même teinte politique
Les grands principes
Applications aux discours de Fabius, Rocard, Bérégovoy
Extraits de l'exposé
[...] - Discours de Balladur en 93 : Balladur est le second premier ministre de cohabitation dans l'histoire de la cinquième République. Après les élections législatives de 93 la droite (UDF-RPR) obtient la plus grande majorité jamais obtenue des membres de assemblée) ce qui lui assure une très large confiance et un très grand soutient populaire Balladur insiste donc sur sa grande majorité. Il rend des hommages à certains politiques de droite pour renforcer l'union de cette dernière Je connais depuis longtemps les grandes qualités intellectuelles et morales de M Philippe Séguin pour lequel j'éprouve estime et amitié Tout en devenant une Nation forte, ambitieuse et prestigieuse grâce au général de Gaulle dont aujourd'hui tout les français se reconnaissent les disciples ici message fort d'affirmation de la puissance de la majorité par rapport au parti du président très affaibli. [...]
[...] - Discours de Bregovoy en 92 : Bérégovoy devient premier ministre dans un contexte difficile pour la majorité présidentielle suite à l'échec de la gauche aux élections régionales et cantonales, le contexte économique est difficile. Il ne dispose que d'un an pour convaincre avant les législatives. Il rappelle tout d'abord devant l'effritement de sa majorité son attachement à la gauche et sa fidélité à François Mitterrand : Le gouvernement s'est resserré, c'est vrai. Les fidèles du Président de la République faudrait-il en rougir ? [...]
[...] Le premier ministre essaie donc le plus souvent d'avoir un message d'union, de rassemblement et tente de s'extraire des anciens clivages droite/gauche pour accéder à une dimension plus humaniste, plus citoyenne du simple député lambda qui choisira au cas par cas les réformes gouvernementales qui lui paraîtront justes et bonnes pour la société. On dresse un bilan plutôt mauvais de la situation actuelle mais on ne défini aucun coupable pour ne froisser personne et pour éviter de rediviser dans une majorité qui l'est déjà. On ne renie pas pour autant sa couleur politique mais on évite le ton pédant et assuré. [...]
[...] Il essaie ici de rassembler sa majorité. Ensuite celui-ci associe à l'action du gouvernement celle du président de la République ce qui ne se voit pas lors de situation de cohabitation sous l'autorité et la direction du Président de la République mon gouvernement continuera les taches entreprises Il montre ainsi qu'il n'est pas seul responsable devant l'assemblée mais qu'il l'est tout autant envers le Chef de l'Etat. Ensuite il parle des élections Européennes pour affirmer malgré la défaite, d'abord la différence avec les législatives ou les régionales prévues en 85, et ensuite rassurée sa majorité et informer l'opposition sur la fait que le gouvernement reste confiant que rien est joué et qu'en attendant il reste solide et fermement engagé dans son programme et sa politique. [...]
[...] Les discours de politique générale des premiers ministres : 1981/2002 Je vais vous présenter les discours de politique générale du premier ministre, ou autrement appelés sous la quatrième République discours d'investiture du premier ministre, depuis 1981 jusqu'en 2002. Je n'ai pas décidé de vous les analyser selon un plan chronologique, ni d'étudier les programmes respectifs des différents gouvernements qui se sont succédés. Ce qui m'a toute suite frappée dans la lecture de ces discours est la grande similitude de construction et de choix didactique. [...]