La zone euro est-elle une zone monétaire optimale?

Helene G.

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La zone euro est-elle une zone monétaire optimale?

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L'application des critères d'optimalité à la zone euro ainsi qu'aux nouveaux pays membres permet de conclure que l'UEM, qu'elle soit des douze ou des vingt-cinq, ne constitue pas une zone monétaire optimale car elle ne répond que très partiellement aux critères économiques d'optimalité précités. Néanmoins, si on considère que la corrélation des cycles conjoncturels est endogène à l'économie et s'accroît avec l'intensification commerciale, l'UEM est susceptible de devenir (plus) optimale. Au contraire si l'on pense à l'instar de Krugman que la formation de l'UEM engendre une spécialisation croissante des économies nationales, alors l'optimalité future potentielle de la zone euro semble fortement remise en question.
En réalité l'optimalisation de la zone euro et la pérennité de l'UEM ne dépendent pas uniquement des critères économiques. Seuls des facteurs politiques sont à même d'expliquer la création et la durabilité d'une zone monétaire, et c'est par eux que passe l'optimalité de la zone.
...

Sommaire

La zone euro n'est pas une ZMO
1. La théorie de ZMO
2. La zone euro et la théorie de ZMO
La zone euro est-elle une ZMO en devenir?
1. La zone euro tend-elle à devenir une ZMO de façon mécanique?
2. Des critères extérieurs à la théorie de ZMO sont des facteurs indispensables à l'optimalisation de la zone euro

Extraits

[...] Il faut que soit favoriser le réflexe de migration en période de chômage. Mais les obstacles restent importants et peut-être en premier lieu celui de la langue. Le fort degré de protection sociale qui prévaut dans de nombreux Etats membres limite la mobilité du travail, et il semble difficile de contraindre les pays à adopter ou abandonner leur système de protection sociale au nom d'une harmonisation européenne. Une solution pour pallier à ce problème serait de substituer les mouvements de capitaux à la mobilité des travailleurs. [...]

[...] Leurs revenus s'en trouvent moins corrélés. Que doit-on penser alors de l'intégration monétaire : affecte-t-elle de manière positive ou négative la corrélation des cycles conjoncturels ? L'analyse empirique tend à confirmer le paradigme de l'endogéneité, et s'il est vrai qu'il y a un accroissement de la spécialisation en Europe[6], il faut préciser que les industries sont plus éparpillées dans les différents pays et moins concentrées. Surtout les notions de frontières nationales tendent à s'effacer en matière de production industrielle. Ainsi le débat entre les deux paradigmes reste ouvert. [...]

[...] Certains critères de ZMO, telles la flexibilité et la mobilité ou bien l'intégration fiscale, doivent être corrigés. Finalement la réussite de l'UEM, et au-delà la réussite d'une union politique, dépendront de la capacité des Etats membres à relever le défi de la non-optimalité de la zone euro. Sources : Eurostat, données nationales, OCDE. Une étude de l'OCDE en 1999 observe une similitude des structures de consommation en Europe. Rapport de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, Pour une amélioration de la mobilité internationale du travail: encourager les flux d'expatriation et d'impatriation avril 1999. [...]

[...] En effet, même s'il on constate une corrélation des chocs dans le noyau dur que forment l'Autriche, l'Allemagne, la France, et les pays du Benelux, la zone euro reste largement caractérisée par des chocs spécifiques selon les régions. Ainsi le degré d'asymétrie des chocs reste élevé. De plus les politiques d'ajustement restent diversifiées et les spécificités économiques nationales dominent (citons entre autres spécificités les rythmes de croissance, la structure des systèmes financier et bancaire, les politiques de l'emploi, etc.). La mobilité des facteurs de production est faible, surtout en comparaison avec celle du Canada ou des Etats-Unis. Seulement de la population active exercerait ou aurait exercé une activité dans un autre Etat membre que son pays d'origine[3]. [...]

[...] Les membres de la zone euro sont relativement peu vulnérables aux chocs asymétriques (moins que les Etats- Unis) puisqu'ils produisent un peu de tout et consomment de manière similaire[2]. Néanmoins, d'autres auteurs nuancent la similitude des modèles de production au sein de la zone euro, à l'instar de Bayoumi et Eichengreen qui établissent des indices de dissimilitudes des structure du commerce européen, notamment entre l'Allemagne et les autres Etats membres. Si le commerce est diversifié au sein des Etats membres, élément d'une ZMO, les structures du commerce sont différentes, ce qui apparaît comme une entorse à l'optimalité de la zone. [...]

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