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Résumé de l'exposé
Batouala est publié en 1921 par René Maran (1887-1960), auteur noir martiniquais, fonctionnaire colonial en AEF. Il fait le récit des mésaventures sentimentales et de la fin dramatique d'un notable africain, le Mokoundji Batouala. C'est le premier roman négro-africain de la littérature française. Il y dénonce le mythe de la civilisation opposant un âge d'or précolonial aux maux de la conquête et aux rigueurs des dominations des Blancs. Cette ?uvre obtint le prix Goncourt en 1921. Elle fit scandale dans les milieux coloniaux mais connut un grand succès et sensibilisa l'opinion métropolitaine à certaines brutalités coloniales. En réaction, le médecin Trautmann publie l'année suivante sa réponse : « Au pays de Batouala » où il dénonce les propos de Maran et offre une autre vision de la situation en Oubangui. L'AEF, « Cendrillon de l'Empire », inclue les quatre colonies que sont le Moyen Congo, le Gabon, l'Oubangui Chari et le Tchad. Le gouvernement général de l'AEF est calqué sur celui belge, l'autorité d'un gouverneur général résidant à Brazzaville en est la règle. Mais l'AEF a mauvaise réputation et les fonctionnaires ne voulaient pas y aller. En outre des pratiques discriminatoires à l'encontre des populations autochtones étaient courantes.
Ces deux textes s'inscrivent dans le mouvement de colonisation de l'Afrique Equatoriale, système dans lequel l'intégrité des indigènes n'est pas toujours respectée et pas pour autant dénoncée comme un grief.
Ainsi Maran dans sa préface à Batouala, premier extrait, présente l'entreprise d'un homme qui a attendu six années avant de parler des abus répandus en AEF (portage, impôts, exploitation, emprisonnement), qui mettent la « question nègre » au centre des débats. La réponse de Trautmann qui s'adresse directement à Batouala, en le tutoyant pour mieux marquer son mépris, et non à Maran, se veut nuancée ; si certains abus sont vérifiés, le comportement du Mokoundji travaillant dans son propre intérêt est aussi dénoncé.
Ce texte et sa réponse sont un moyen de faire le point sur la colonisation en AEF, ainsi que sur la rigueur de la domination blanche mais aussi sur les dérives orchestrées par certains chefs indigènes qui profitaient de la situation. IL s'agit aussi s'identifier la culture anti-coloniale de René Maran et celle pro coloniale de Trautmann. C'est ainsi une confrontation d'idées, de deux hommes qui traduisent alors les divergences d'opinion, les écarts entre la colonie et la métropole et la difficile acceptation de cette situation décrite comme honteuse par tous ceux qui la connaissent.
Maran en 1921, six années après la mise en place du système des sociétés concessionnaires, propose un bilan alarmant sur les abus commis en Oubangui. Trautmann un an après appelle à limiter une généralisation qui serait abusive et préfère appeler à la réserve tout en mettant au premier plan les abus commis par les chefs indigènes eux-mêmes.
Sommaire de l'exposé
- ' La question nègre est actuelle ' : Batouala, le roman qui dénonce les abus de la colonisation en AEF
- ' Au cours de ces six années, pas un moment je n'ai cédé à la tentation de dire un mot ' : un administrateur noir en Oubangui, six années de mutisme
- Un écrivain et ses frères écrivains de France : une solidarité entre intellectuels
- Un martiniquais et la France : déception et critique
- ' Mais vois comme la généralisation est dangereuse ' : la vision du médecin Trautmann, minimisation des abus, condamnation de certains Noirs, exacerbation du racisme à l'encontre des indigènes, la combinaison d'un discours raciste et humanitariste
- ' Tes plaintes ne sont pas exagérées ' : l'échec reconnu du système des concessions
- ' L'écrasante charge du portage est limitée ', ' ce qui est plus réalisable et plus courant, c'est que le Mokounndji, récoltant l'argent de ses sujets en oublie la moitié dans son bissac et reverse l'autre moitié à son commandant ' : minimisation des abus et la dénonciation du comportement de certains chefs indigènes
- ' Il n'en reste pas moins vrai que tes chefs directs devraient toujours, sans exception, être des Blancs intelligents, instruits, honnêtes, humain, actifs, sobres, moraux ' : confrontation de l'image du Blanc et de l'image du Noir, persistance du racisme à l'encontre des populations noires considérées comme inférieures
Extraits de l'exposé
[...] On peut lire une forme de résistances à l'impact destructeur du système capitaliste et colonial sur les modes de vie existants. Le non-paiement des impôts se poursuivait depuis la Première Guerre Mondiale. Les cultures de caoutchouc étaient un problème central. Dans le système des concessions, celles-ci s'étaient engagées à planter des pieds de plantes à caoutchouc. Pour se procurer le caoutchouc, les agents des compagnies avaient le choix de traiter avec les chefs africains ou de passer directement des contrats avec les producteurs. La seconde solution était un leurre. [...]
[...] Controverse autour de Batouala (1921-22), un roman sur la présence française en Oubangui Batouala est publié en 1921 par René Maran (1887-1960), auteur noir martiniquais, fonctionnaire colonial en AEF. Il fait le récit des mésaventures sentimentales et de la fin dramatique d'un notable africain, le Mokoundji Batouala. C'est le premier roman négro-africain de la littérature française. Il y dénonce le mythe de la civilisation opposant un âge d'or précolonial aux maux de la conquête et aux rigueurs des dominations des Blancs. [...]
[...] Des bruits circulaient en Europe sur les méthodes employées par les Compagnies belges et françaises. Les dénonciations émanaient des missionnaires protestants ou des maisons de commerce britanniques. Des rumeurs couraient aussi sur les atrocités qu'auraient commises les administrateurs, dont ceux de Fort-Crampel, plaque tournante du portage entre l'Oubangui et le Tchad. En 1920, l'AEF n'avait encore aucun chemin de fer ce qui était contraire aux exigences prises par les sociétés concessionnaires. Le problème des maladies devenait de plus en plus préoccupant. [...]
[...] Le but de l'enseignement en langue française était en partie de civiliser les populations. Tacitement, une situation dans laquelle le mot esclavage n'était jamais prononcée, se mettait en place. Isolés avec peu d'homme, les officiers et les administrateurs ne pouvaient que faire fonctionner à leur service les institutions qu'ils avaient trouvées sur place. Ils se gardèrent de parler d'esclave dans leurs rapports. On sait formellement pour le Haut Oubangui, où les sultans fournirent aux sociétés concessionnaires le personnel dont les uns et les autres avaient besoin. [...]
[...] La réglementation permet aux concessionnaires d'accéder à la pleine propriété de leurs terres à l'issue d'un certains temps et selon certaines conditions financières. Mais ce système de concessions donna lieu çà de nombreux abus Un écrivain et ses frères écrivains de France : une solidarité entre intellectuels - A leurs débuts, les régimes coloniaux sont apparus aux contemporains comme les plus agressifs du continent. Des écrits du publiciste anglais E. Morel (King Leopold's Rule in Africa, 1904) au Batouala de Maran, et au Voyage au Congo de Gide (1927), la continuité est remarquable dans la description et l'analyse indignée des caractéristiques majeures de cette domination : une exploitation effrénée, oppression politique la plus systématique, volonté délibérée de figer les structures sociales, répétition accablantes des abus. [...]
À propos de l'auteur
Muriel R.étudiant- Niveau
- Avancé
- Etude suivie
- Autres
- Ecole, université
- université...
Descriptif de l'exposé
- Date de publication
- 2006-12-20
- Date de mise à jour
- 2006-12-20
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- dissertation
- Nombre de pages
- 5 pages
- Niveau
- avancé
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- Validé par
- le comité de lecture