Pourquoi les tentatives de paix ont-elles toujours été marquées par des échecs dans cette région ? Quelles ont-été les conséquences de ces échecs ? L'Indochine est ce que l'on peut appeler une ancienne colonie puisqu'elle date, en effet, de la fin du XIXème siècle. Mais dès 1940 (et ce jusqu'en 1954) elle est prise dans un engrenage de violence qui peu à peu élimine toute chance de rétablir la paix dans la région
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Sommaire de l'exposé
Guerre et paix en Indochine (1940-1954)
Nationalisme indochinois et paix civile
1945 : l'échec des négociations
L'Indochine dans la guerre (1946-1954)
Des accords de Genève à la guerre du Vietnam
Les accords, leur application et leurs limites
De l'Indochine aux Vietnams
L'intervention américaine : un enchaînement inéluctable ?
L'Asie aux Asiatiques (1975-1991)
La réunification par le communisme
La péninsule à feu et à sang
Bilan de 50 années de guerre
Extraits de l'exposé
[...] Les négociations sont, donc, une fois de plus dans l'impasse. Deux conférences successives sont organisées en 1946 pour tenter de trouver un nouvel accord de paix : la première à Dalat (Vietnam) en juillet, la seconde à Fontainebleau (France) en septembre, mais elles se soldent toutes deux par des échecs. Pendant ce temps, les incidents se multiplient dans le pays et le 23 novembre, le général Valluy (qui remplace l'amiral d'Argenlieu) décide de mettre en place une politique de fermeté. [...]
[...] La radicalisation des revendications semble fortement compromettre la volonté française de récupérer l'Indochine. C'est un militaire français, le général Leclerc, qui prend conscience du contraste entre la force du sentiment national vietnamien et la faiblesse des moyens militaires français. La solution politique est la première envisagée pour sortir de cette impasse: c'est l'accord du 6 mars 1945 entre la France (représentée par Jean Sainteny) et le Vietnam (en la personne de Hô Chi Minh), qui établit la paix sous deux conditions : - La France reconnaît la République du Vietnam. [...]
[...] Mais la France fait également preuve d'un profond désintérêt pour cette guerre. En effet, celle-ci ne concerne que les militaires de métier et non les appelés du contingent : elle appartient donc au domaine privé de l'Armée et non à la sphère publique. Quant aux objectifs de la guerre, ils se limitent aux intérêts de quelques colons (gros propriétaires, directeurs de grandes entreprises agricoles, de banques) et n'engagent donc pas le reste de la population. L'opinion publique, elle, apparaît à la fois indifférente et sous-informée. [...]
[...] La réunification par le communisme - Vietnam : bien que l'indépendance, l'unité et la souveraineté du pays aient été reconnues par les Américains avec les accords de Paris en 1973, c'est en 1976, après la réunion d'une Assemblée Nationale, que la réunification du Vietnam est votée. Après des élections sans surprise, une démocratie populaire est mise en place. - Laos : après la signature du cessez-le-feu le 21 février 1973, l'administration et l'armée tombent vite sous le contrôle des communistes puisqu'en août 1975, le Pathet Lao prend le pouvoir à Vientiane. [...]
[...] Enfin, elle est au contact de plusieurs civilisations, ce qui en fait un point-clef dans la région. Voilà qui pourraient expliquer les guerres incessantes qui ont frappé l'Indochine (même s'il existe sûrement de nombreuses autres explications beaucoup plus complexes). Aujourd'hui, la péninsule semble relativement en paix, bien qu'elle reste profondément marquée par tous ces conflits (très récents). Le problème le plus important reste alors celui de la mémoire collective : la région n'est pas en paix avec son histoire, elle reste hantée par les démons du passé, comme le prouve le débat qui a lieu au Cambodge sur le fait qu'il faille, ou non, juger les khmers rouges pour crime contre l'humanité. [...]