L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?
Résumé de l'exposé
Selon l'opinion générale, l'homme est à priori défini par sa conscience, constituant une spécificité humaine. Tout d'abord conscience de soi, c'est-à-dire la découverte de soi-même en tant qu'être pensant et agissant, mais aussi du monde extérieur. Mais au cours du dernier siècle, et de plus en plus ces dernières décennies, l'accent est mis sur le rôle que pourrait jouer notre inconscient, qui constitue la partie du psychique que l'on ne contrôle pas, inaccessible à la conscience, dans la construction de l'homme, sujet pensant et conscient de soi-même. Cela nous amène à nous interroger plus précisément sur la raison d'être de ce "nouveau" concept, appelé "inconscient" par Freud, dans la définition de l'être humain. Autrement dit, l'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? ()
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Sommaire de l'exposé
Introduction
I) La conscience et l'inconscient définissent tous deux l'homme II) Mais la conscience prédomine et censure l'inconscient
Conclusion
Extraits de l'exposé
[...] Si l'inconscient peut être déterminant et influencer la partie consciente, la conscience reste l'instance décisive qui définit la spécificité de l'homme. Par la conscience, l'homme s'affirme pleinement, n'est pas emprisonné par un déterminisme inné. C'est l'idée que défend Alain, dans Éléments de philosophie. Il s'oppose à Freud en déclarant que ce qui définit l'homme, c'est avant tout sa volonté, ce qui est en contradiction avec la théorie freudienne selon laquelle l'homme n'est pas totalement libre mais déterminé par son enfance. [...]
[...] Cela nous amène à nous interroger plus précisément sur la raison d'être de ce nouveau concept, appelé inconscient par Freud, dans la définition de l'être humain. Autrement dit, l'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Cela revient à se demander quel serait le rôle exact de cette partie du psychisme humain par rapport à celui de la conscience. Ainsi, le problème posé est de montrer si la conscience et l'inconscient définissent tous les deux l'homme, ou si, au contraire, la conscience prédomine et censure l'inconscient, donc participe majoritairement à sa définition. [...]
[...] Cependant, dans cette saisie de soi qui constitue la conscience, des éléments de la vie psychique échappent parfois à l'homme. Il arrive par exemple de prononcer des paroles que l'on n'a pas voulu. On en déduit que la conscience ne contrôle peut-être pas la totalité de l'être humain. Il faut alors faire appel à un autre principe pour définir l'homme. Ces lapsus parfois commis par le sujet sont appelés par Freud des actes manqués et constitueraient une partie des manifestations physiques de l'inconscient. [...]
[...] En effet, l'intériorisation de certaines normes qui se fait involontairement, inconsciemment influence fortement la prise consciente de décisions, le comportement de l'individu dans certaines situations, au même titre que les pulsions contenues dans le ça, qui peuvent aussi parfois jouer un rôle dans la construction d'un individu. Ainsi, même si par définition l'inconscient n'est pas accessible à la conscience, il fait partie intégrante du système psychique, il est rattaché à la conscience. À ce titre, il participe à définir l'homme et influence la conscience et le comportement (les actes manqués, les rêves, les névroses étant le résultat de l'expression de l'inconscient). L'inconscient contribue à définir l'homme car il entre en interaction avec la raison. [...]