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Publiez vos documents !La communauté des citoyens: Sur l'idée moderne de nation. D. Schnapper
Résumé de la fiche de lecture
Dominique Schnapper, sociologue, auteur de nombreux ouvrages sur l'immigration, l'idée européenne et sur le chômage, souhaite dans La communauté des citoyens insister sur l'aspect essentiellement civique et politique de la nation moderne. Souhaitant 'expliciter la logique de l'idée de nation', développer 'une théorie de la nation en tant que forme spécifique de l'organisation politique' et dépasser l'opposition séculaire entre la conception volontariste et ethnique de la nation, l'auteur s'interroge constamment sur l'affaiblissement continu de la nation en tant qu'élément constitutif du lien social
Sommaire de la fiche de lecture
- Résumé de l'ouvrage
- Analyse de l'ouvrage
Extraits de la fiche de lecture
[...] Les causes internes sont endogènes. D'une part, le lien social est aujourd'hui moins politique qu'utilitariste et hédoniste. " La démocratie est née sous sa forme nationale, mais l'ambition de donner un contenu concret à l'égalité de droit et la logique du productivisme risquent d'avoir pour effet d'affaiblir durablement le projet politique qui était au fondement de la nation. Concrètement, la solidarité nationale, fondamentale dans la réalisation du projet politique, se heurtent à l'individualisme économique, comme le prouve la question de la protection sociale et des prélèvements obligatoires en France. [...]
[...] En développant ses propres marqueurs identitaires, tels les monuments aux morts en France, il renforce le sentiment d'appartenance nationale du citoyen. L'attache du citoyen devient telle qu'elle peut le conduire au sacrifice de sa vie : " il y a deux choses qu'un peuple démocratique aura toujours beaucoup de peine à faire : commencer la guerre et la finir. Mais ces mêmes nations démocratiques qu'on a tant de peine à entraîner sur les champs de bataille y font quelquefois des choses prodigieuses, quand on est enfin parvenu à leur mettre les armes à la main " (Tocqueville). [...]
[...] Par ailleurs, les citoyens doivent disposer des moyens nécessaires pour exercer concrètement leurs droits. L'intervention de l'Etat est ici essentielle à un triple niveau : d'une part l'Etat- providence doit réduire les inégalités économiques les plus criantes qui limitent l'égalité réelle et excluent de facto un nombre non négligeable d'individus, d'autre part l'Etat doit organiser des élections en toute transparence, enfin, l'Etat, par l'école, doit former le citoyens à la vie politique, dans la plus pure tradition rousseauiste. L'Etat doit donc faciliter le vote électoral, " ce rituel qui démontre qu'on appartient à la communauté politique nationale ( . [...]
[...] La communauté des citoyens: Sur l'idée moderne de nation Introduction Les sociologues ont une forte réticence à étudier l'idée de nation, à rendre compte du lien social sous sa forme politique et nationale. En effet, imprégnés de la culture romantique qui critique l'inhumaine rationalité de la nation, ils valorisent généralement le niveau local en préférant l'ethnie à la nation. Dominique Schnapper, sociologue, auteur de nombreux ouvrages sur l'immigration, l'idée européenne et sur le chômage, souhaite dans La communauté des citoyens se démarquer de cette tradition sociologique en insistant sur l'aspect essentiellement civique et politique de la nation moderne. [...]
[...] S'il est historiquement daté, et à ce titre différent selon les nations (centré autour du parlementarisme en Grande-Bretagne, autour d'une conception volontariste de la nation en France mise en oeuvre par l'école, l'armée et l'administration etc.), il n'est en rien temporellement figé. Les épreuves communes à l'ensemble des citoyens sont l'occasion pour la nation de renforcer l'attachement populaire du projet qu'elle développe : ainsi le lien national des Israéliens a été renforcé lors de la guerre de 1948. Le projet politique apparaît donc comme un moyen de dépasser l'opposition entre l'universalisme de la nation civique et les particularismes ethniques et nationaux. [...]
[...] L'Europe semble proposer un projet politique, mais il ne se traduit pas, malgré l'intervention de la communauté, par un attachement des citoyens qui demeurent attachés à leur nation d'origine. D. Schnapper sous-estime le rôle de l'histoire commune et de la perception individuelle de la ressemblance. Or, les européens n'ont peut-être pas une conception assez forte d'une histoire commune pour se couper de leur allégeance nationale. Dominique Schnapper développe en conclusion les menaces qui risquent de conduire à la mort de la nation civique. [...]
[...] Celle-ci se définit moins par des termes ethniques que juridiques. C'est par la communauté des citoyens que naît la nation et que s'ancre son idée. En étroite filiation avec la polis d'Aristote, la communauté des citoyens implique une frontière entre les sphères privé et publique. Elle implique une participation de l'individu, qui, par l'exercice quotidien de la citoyenneté qui lui est reconnue, ne conçoit plus la nation comme un obstacle à l'expression de son identité. La difficulté actuelle, quoi qu'ancienne, réside dans l'élargissement de la communauté des citoyens. [...]
[...] Pour l'auteur, la référence permanente à la conception civique territorial (la nation au sens où l'entend Renan) et au concept ethnique-généalogique (la nation de Fichte) est particulièrement lacunaire : " il ne faut pas céder aux fausses évidences du dualisme manichéen qui risque toujours d'envahir la réflexion D'une part, la conception volontariste intègre des éléments ethniques- généalogiques et inversement (ainsi Herder parle-t-il de " communautés culturelles " et Renan " un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements D'autre part, cette opposition permanente masque le fait qu'il n'existe qu'une seule idée de la nation, inégalement et différemment accomplie, selon des formes chaque fois singulières, en fonction du projet politique qui est à l'origine de la construction nationale. La conception de Dominique Schnapper semble juste. Dans toute nation civique, seul un projet politique, à la fois concret mais traduit concrètement par diverses institutions, a permis de transcender les particularismes, d'associer les citoyens dans un collectif du " vouloir vivre ensemble Le rôle de l'école, souligné par l'auteur, est ici essentiel. En France, l'école de la IIIème République, celle des hussards noirs de la République, a souhaité inculquer l'idée de nation et l'idée républicaine. [...]
[...] Si la nation repose sur une communauté des citoyens et sur l'existence d'un appareil politique capable de contribuer concrètement à son affirmation, la naissance et l'acceptation de son idée, et de la violence qui lui est associée, dépendent de l'existence d'un projet politique universel. En effet, pour que l'individu soit convaincu de la nécessité que ses appartenances particulières soient " transcendées par la citoyenneté qu'il soit qualifié comme un être abstrait, il doit se reconnaître dans ce projet, dans cette organisation quotidienne de la volonté de vivre ensemble. [...]
[...] Cette interprétation est exacte, dans la mesure où l'individualisme économique peut s'opposer à la solidarité que nécessité l'appartenance nationale (comme le démontre la question française des retraites). Mais, l'individualisme économique n'est pas né de la nation et de l'Etat- providence. Il provient de la tendance naturellement égoïste de l'homme, au sens où l'entende les économistes. La contradiction interne du projet politique français n'est donc qu'apparente. Ce sont les instruments de la traduction concrète du projet politique qui sont en crise (l'Etat- providence, l'école, l'armée) qui sont défectueux. [...]
Descriptif de la fiche de lecture
- Date de publication
- 2000-01-01
- Date de mise à jour
- 2000-01-01
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- fiche de lecture
- Nombre de pages
- 6 pages
- Niveau
- expert
- Téléchargé
- 16 fois
- Validé par
- le comité de lecture
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