Le tyran de Thèbes pour conforter sa domination doit prendre des nomos dans une finalité de sécurité et d'ordre (I). De plus, Antigone, pour légitimer sa résistance à Créon invoque des lois non écrites, divines (II). Enfin, le mythe d'Antigone traversera les siècles et ce conflit entre devoir moral et devoir social prendra toute sa dimension grâce à la pièce d'Anouilh « Antigone » écrite dans une France occupée (III)
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Sommaire de la fiche de lecture
Les fondements des lois écrites ou le rationalisme du pouvoir
La conception du pouvoir selon Créon
Sa théorie de la tyrannie
Les lois humaines de Créon
Antigone ou le mysticisme de la loi non écrite
Les conceptions de la loi chez les Grecs
La loi naturelle selon Antigone
La nouvelle Antigone d'Anouilh ou la résistance face à l'oppression
Le contexte mouvementé de l'élaboration de la pièce
Une vision controversée d'Antigone
Extraits de la fiche de lecture
[...] Qui violera cette règle sera châtié. Cependant, on s'aperçoit que des libations funéraires ont été effectuées sur le cadavre de Polynice malgré l'interdiction absolue de Créon. Il ordonne alors la recherche du coupable, de cet opposant à ses ordres. Sa garde démasque Antigone, fille d'Oedipe, s?ur de Polynice qui ne peut supporter qu'un fils né de ma mère» n'ait pas de tombeau. Ainsi en accomplissant des rites funéraires, elle n'a fait qu'obéir aux lois d'en bas, celles d'Hadès, Dieu des enfers qui règne sur le royaume souterrain des morts. [...]
[...] Nul ne peut les abroger ou les changer. Leur obéir, c'est préféré l'intemporel à temporel, l'absolu au relatif, l'immuable au changeant. Ainsi cette préférence aux lois non écrites doit être entendue comme un comportement hautement religieux. Elle revêt aussi un fort sens moral qui fait référence et aux coutumes et à l'éthique. Morale et religion sont de ce fait placé au-dessus de la politique. Aristote affirmera que la justice dépasse la loi écrite» et que donc, la loi naturelle transcende la légalité politique. [...]
[...] Elles veulent le juste, le beau et l'utile. Une fois trouvé, c'est là ce qui est érigé en disposition générale égale pour tous et uniforme; c'est là ce qui s'appelle la loi» (Aristogiton). Si la loi humaine représente un idéal de civilisation, et prend la forme de règles, d'autre part, elle apparaît aussi comme l'expression d'une habitude, d'un rite, une façon de faire établie par l'usage et la répétition. Se profile donc un dualisme entre lois écrites et lois non écrites. [...]
[...] Dans un premier temps, Antigone s'insurge contre les lois écrites de Créon. En effet, le tyran de Thèbes pour conforter sa domination doit prendre des nomos dans une finalité de sécurité et d'ordre De plus, Antigone, pour légitimer sa résistance à Créon invoque des lois non écrites, divines (II). Enfin, le mythe d'Antigone traversera les siècles et ce conflit entre devoir moral et devoir social prendra toute sa dimension grâce à la pièce d'Anouilh Antigone écrite dans une France occupée (III). [...]
[...] Les fondements des lois écrites ou le rationalisme du pouvoir A. La conception du pouvoir selon Créon Voici les principes sur lesquels je prétends fonder la grandeur de Thèbes Dès le début la pièce et tout au long de celle ci, Créon s'affirme comme le seul et unique détenteur du pouvoir dans la cité. Pour les ennemis de celle ci, il n'envisage aucune conciliation, et ses jugements sont sans appel. Rien, ni personne ne serait aller à l'encontre des intérêts de la polis, et toute atteinte aux valeurs de Thèbes lui porterait directement atteinte. [...]