La conception rénanienne de la Nation - publié le 29/04/2008

Extraits

[...] La race, droit analogue à celui des rois de droit divin car il se dit supérieure aux volontés des hommes. Selon lui la considération ethnographique n'a été pour rien dans la formation des nations modernes et n'existant aujourd'hui pas de race pure, faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique c'est la faire porter sur une chimère. Ainsi pour Ernest Renan la race est un critère trop incertain et dangereux pour pouvoir avoir des applications politiques. La langue qui invite à se réunir mais n'y force pas comme la race elle est une construction artificielle La religion, ne saurait offrir une base solide à la constitution de la Nation, en effet l'individualisation de la religion, la sécularisation de l'Etat, la séparation moderne entre le public et le privé ont fait perdre toute dimension fédératrice dans l'espace public à la religion. [...]

[...] C'est en 1913 que s'est cristallisée d'une manière stricte et conséquente la définition allemande de la nationalité comme communauté d'ascendance. La loi votée avait la particularité d'être à la fois restrictive à l'égard des immigrés et libérale pour les émigrants. Les allemands résidant à l'étranger, les Auslandeutsche, pouvaient conserver leurs nationalités indéfiniment et la transmettre à leurs descendants, alors que jusque là tout allemand résidant plus de dix ans hors du pays perdait sa nationalité. Quant aux immigrés, dont le nombre avait triplé entre 1890 et 1910, la réforme limitait fortement leur accessibilité à la nationalité, bien qu'ils soient installés de manière permanente sur le territoire du Reich. [...]

[...] Un projet de philosophique politique séculaire : définir la Nation A. Les origines de la Nation : Cherchant à définir ce qui constitue la Nation, Renan commence par explorer la genèse de ce phénomène. Le processus de division de l'Europe en Nation n'est selon lui intelligible que si l'on remonte jusqu'à l'époque des invasions germaniques qui débutèrent au 5e siècle qui en reversant les préceptes de l'ordre ancien ont crée la condition de l'émergence de Nation qui tirent leur unité, leur fusion des peuples de deux faits - Une religion commune : le christianisme que les vainqueurs ont adopté - La langue commune du à une faible population féminine chez les peuples germaniques qui se marièrent femmes du pays conquis et oublièrent ainsi leur propre langue B. [...]

[...] Conception renanienne de la Nation Renan est issu d'une modeste famille bretonne dont il reçut le catholicisme comme seul héritage. Bon élève, la carrière ecclésiastique s'impose à lui comme une évidence mais son souci de vérité va le pousser à quitter le séminaire, au lieu d'être homme d'Eglise il deviendra homme de science, représentant ainsi l'acte de tout un siècle du passage de l'âge de la foi à l'âge de la raison. Son parcours intellectuel est très diverse, élitiste, conservateur ou démocrate il très difficile de définir ces convictions politiques de manière tranchée et juste. [...]

[...] Ainsi, l'antagonisme franco allemand pour la définition de la nation qui est encore aujourd'hui incarnée par l'opposition Renan Fitche doit être modérée, tant au regard des origines historiques qui précèdent les deux théoriciens qu'au regard de leur remise en cause actuelle. Conclusion Le texte de Renan demeure un héritage aussi riche que controversé. La multiplicité de ses lectures tient également aux facettes multiples de son auteur qui se décrit lui-même comme un utopiste prêchant en politique le terre à terre, un idéaliste se donnant inutilement beaucoup de mal pour paraitre bourgeois Aujourd'hui si l'on demande ce qu'est l'Europe, une cacophonie quasi égale à celle de la définition de la nation règne. [...]