Enjeux et déterminants de la mobilité sociale

Extraits

[...] De la réussite scolaire dépend la position sociale occupée. Or la réussite scolaire n'est pas la même selon le milieu social d'origine. La position sociale occupée n'apparaît donc pas indépendante de l'origine sociale. Les inégalités scolaires mettent la démocratie à l'épreuve dans la mesure où l'égalité des chances de réussite n'est pas réalisée. La massification de l'école est un progrès mais elle génère la hantise du déclassement. La démocratisation est à poursuivre sur le plan qualitatif. [...]

[...] À la mobilité sociale ascendante, on oppose le plus souvent l'immobilité sociale (la diagonale) quand un fils reproduit la position du père Mobilité structurelle et mobilité nette Si on considère la table de mobilité de 2003, on constate que tous les fils d'agriculteurs ne pouvaient pas devenir agriculteurs car d'une génération à l'autre la part des agriculteurs dans la population avait diminué. Même remarque pour les ouvriers. De façon symétrique, l'expansion des catégories cadres et professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires ont provoqué une aspiration vers le haut. Quand la mobilité sociale est rendue obligatoire par les transformations de la structure sociale, on parle de mobilité structurelle. Tous les fils d'agriculteurs ne pouvaient pas devenir agriculteurs, mais les trajets sont courts. Si deviennent agriculteurs deviennent ouvriers ou employés (ce n'est pas l'indice d'une forte mobilité). [...]

[...] Peut-on mettre sur le même plan la mobilité contrainte par les structures sociales et celle qui résulte d'une plus grande fluidité de la structure sociale ? A. Mobilité intragénérationnelle et intergénérationnelle La position sociale d'un individu est repérée par sa PCS d'appartenance. On parle par exemple de mobilité intragénérationnelle quand, au cours de sa vie active, un ouvrier devient profession intermédiaire ou cadre. Il s'agira de mobilité verticale ascendante. En revanche, pour un ouvrier qui devient employé, la mobilité sera horizontale. Le mobilité intergénérationnelle renvoie au changement de position d'une génération à l'autre. [...]

[...] L'école favorise-t-elle la démocratie ? A. La massification scolaire En quarante ans (1960-2000), le nombre de bacheliers a été multiplié par 8,4 et le taux d'accès au baccalauréat d'une classe d'âge qui obtient le bac) par 5,5. On remarquera les rôles joués par les baccalauréats technologique et professionnel dans cette massification des enfants nés entre 1974 et 1978 ont eu le bac contre de ceux qui sont nés entre 1964 et 1968. Dans le même temps, les effectifs de l'enseignement supérieur ont été multipliés par 7. [...]

[...] L'école reproduit donc les inégalités sociales à travers la transmission du capital culturel. Dans ses travaux, Raymond Boudon présente une théorie dans laquelle l'inégalité des chances scolaires résulte d'un mécanisme d'auto exclusion de la part des enfants des catégories populaires. À chaque point de bifurcation (par exemple après la classe de troisième, à la suite de l'obtention du baccalauréat), les familles font un calcul de type coût / avantage. Les avantages associés à une poursuite de la scolarité apparaissent faibles au regard des coûts qui y sont associés de telle sorte que les enfants des milieux modestes arrêtent leurs études ou alors choisissent les formations les plus courtes. [...]