En un siècle, l'Eglise catholique a été profondément bouleversée. Remise en cause par les philosophes de Lumières, notamment par la lutte voltairienne contre le « fanatisme religieux», sa première défaite date de 1789, lorsque les privilèges de l'Eglise française sont abolis. Ce mouvement se poursuit alors dans le reste de l'Europe, encourageant et encouragé par l ‘évolution des sociétés. Cette dernière s'inscrit dans la marche de la modernité, qui, selon les mots d'Alain Touraine, peut être définie comme « une idée [...] remplaçant au centre de la société Dieu par la science, laissant au mieux les croyances religieuses à l'intérieur de la vie privée ». La notion de modernité implique également une transformation des structures étatiques, avec la disparition des régimes absolutistes de droit divin, confrontés à un idéal démocratique en pleine expansion, et l'enracinement de nouvelles valeurs, s'inscrivant dans le conflit entre liberté et égalité. C'est donc face à cette modernité, qui ramène la religion dans la simple sphère privée, que l'Eglise catholique, auparavant étroitement associée aux pouvoirs temporels des Etats européens, s'est vue confrontée à une nécessaire adaptation.
[...] Les Catholiques européens face à la modernité En un siècle, l'Eglise catholique a été profondément bouleversée. Remise en cause par les philosophes de Lumières, notamment par la lutte voltairienne contre le fanatisme religieux», sa première défaite date de 1789, lorsque les privilèges de l'Eglise française sont abolis. Ce mouvement se poursuit alors dans le reste de l'Europe, encourageant et encouragé par l ‘évolution des sociétés. Cette dernière s'inscrit dans la marche de la modernité, qui, selon les mots d'Alain Touraine, peut être définie comme une idée [ . [...]
[...] II- Les catholiques européens face au défi de la nouvelle société industrielle et urbaine A. Une tentative d'adaptation : L'apparition progressive du catholicisme social - Le catholicisme social trouve une lointaine origine dans les mouvements de charité telle la Société Saint Vincent de Paul, fondé en 1833 par Ozanam. Cependant de telles initiatives combattent les effets de la misère plutôt que ses causes. - C'est seulement dans le dernier quart du XIXe que naît une véritable réflexion sur la question sociale avec la publication en 1864 de La question sociale et le christianisme, ouvrage écrit par Mgr Ketteler, évêque de Mayence. [...]
[...] Benoît XV s'exprimera ainsi contre la Première Guerre Mondiale, voix des catholiques délivrant un message planétaire : la paix est le plus beau don de Dieu Comme on peut le voir, les positions affichées par les Papes ne se restreignent pas seulement au domaine de la religion. En s'exprimant par rapport à des faits de société, ces derniers montrent la réaction affichée de l'Eglise par rapport à des faits de société nouveaux, comme celui de l'essor industriel et urbain au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. [...]
[...] En outre, il admet l'intervention de l'état en matière sociale et invite les Catholiques à s'organiser au sein d'associations professionnelles. - Cette encyclique a une portée considérable dans toute l'Europe. Peu de temps après, le Zentrum publie un manifeste reprenant l'essentiel du programme de Fulda. En Allemagne toujours, est créé en 1897, le caritasverband, organisation d'entraide sociale. En Italie, l'abbé Murri fonde la ligue démocratique nationale, parti démocrate chrétien. En France, le Sillon naît en 1899 sous l'impulsion de Marc Sangnier. Le catholicisme social semble alors en voie de répondre au défi de la modernité B. [...]
[...] Ainsi, il apparaît que les Catholiques européens n'ont pu livrer de réponse unique aux défis apportés par la modernité. Si l'enfermement dans la réaction, cristallisée autour de la personne du Pape, caractérise une grande partie de la période, il ne faut toutefois pas se limiter à cet aspect. En effet, le développement dans l'Europe entière d'un catholicisme social, en dépit des diverses condamnations du Saint-Siège, et la naissance du courant démocrate-chrétien témoignent de la volonté de nombreux croyants de moderniser leur religion. [...]
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