Le travail est-il une marchandise comme les autres?
Résumé de l'exposé
Pendant longtemps, le travail n'a pas eu la dimension fondamentalement marchande qui est la sienne aujourd'hui. Ce sont historiquement la révolution industrielle et le développement important du salariat qui accompagna le développement du système capitaliste, qui ont fait du travail une marchandise. Comment et pourquoi le travail pourrait-il se démarquer de toutes les autres marchandises qui peuvent elles aussi se vendre et s'acheter sur un marché ?
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Sommaire de l'exposé
Le travail est considéré comme une marchandise comme une autre pour les néoclassiques...
...mais cette conception du travail est beaucoup trop réductrice
Le travail est une marchandise particulière, avec des spécificités économiques et institutionnelles
Extraits de l'exposé
[...] Ainsi arrive un point où la productivité marginale devient nulle : si l'on embauche encore un salarié supplémentaire, il coûtera plus cher qu'il ne rapportera. C'est à ce point que s'établit l'équilibre. Pour que fonctionne effectivement ce schéma d'ajustement de l'offre et de la demande, un certain nombre de conditions doivent être réunies (absence de barrières à l'entrée sur le marché, transparence de l'information, atomisation de l'offre et de la demande, etc Dans la réalité, ces conditions sont imparfaitement remplies. Il en résulte des frictions, des délais ou des blocages dans la réalisation des ajustements prévus, qui sont de fait cause de chômage. [...]
[...] De fait seule la force de travail, c'est à dire la capacité de travail d'un actif, peut être échangé dans le cadre salarial. Le travail en lui-même ramène à la conception de travail indépendant si le travailleur est propriétaire de sa production. Donc, dans le cadre qui nous intéresse, l'accent est mis sur les comportements individuels pour la formation de l'offre et de la demande. Le consommateur pour choisir la quantité de travail qu'il va offrir, effectue un arbitrage personnel entre travail et loisir. Le travail diminue sa satisfaction mais la consommation induite par le travail l'augmente. [...]
[...] C'est ce que l'on peut nommer le fétichisme attaché aux produits du travail, dès qu'ils se présentent comme des marchandises, fétichisme inséparable de ce mode de production Ainsi Marx, dans le livre I du capital, exprime comment le travail se travestit faussement en marchandise, ceci étant uniquement possible dans le cadre du capitalisme. Enfin la force de travail pas une marchandise car sa production n'est le résultat d'aucun travail professionnel privé, condition nécessaire d'une marchandise. Ainsi Karl Polanyi, dans le chapitre 6 de La grande transformation, explique comment le capitalisme a pu marchandiser de façon fictive le travail notamment, sui pourtant , n'étant pas produite pour la vente, mais accompagnant la vie elle-même ne peut être une vraie marchandise. [...]
[...] On peut donc dire pour conclure que le travail n'est vraiment pas une marchandise comme les autres et ne doit pas être considérée comme telle, au risque de s'enterrer dans cette illusion dénoncée entre autre par Marx puis par Polanyi, mais qui certes fut nécessaire dans l'élaboration d'une société marchande. On ne peut pas disposer d'un salarié comme d'une marchandise, toute la société subissant les répercussions des troubles de ce marché du travail. Il ne faut cependant pas tomber dans l'excès inverse de vison du travail, qui consiste à en faire le plus haut moyen de se réaliser, individuellement et socialement. [...]
[...] C'est le risque que le travailleur soit en réalité moins productif que ce qui était attendu par l'employeur lors de l'embauche. C'est pour remédier à ce phénomène qu'est apparu la théorie du salaire d'efficience, incitation à être productif par un salaire plus élevé que le salaire du marché. Ainsi, le taux de salaire peut influencer la productivité alors que dans la théorie néoclassique, c'est à l'inverse la productivité marginale qui détermine le niveau de salaire. L'intérêt de cette notion est de considérer qu'il peut être rationnel pour l'entreprise de fixer un niveau de salaire au-dessus du salaire d'équilibre, qui est le résultat de la pure confrontation de l'offre et de la demande sur le marché du travail. [...]