L'Inde forme un immense État, qui fascine autant par la richesse et l'antiquité de sa civilisation que par la diversité de sa population. Cet État, grand comme six fois la France, fruit d'une longue histoire, résulte directement de la division de l'Empire britannique des Indes au moment de l'indépendance, aboutissant à la formation de deux États distincts: Inde et Pakistan en 1947.
En 2000-2001, l'Inde a procédé à son quatorzième recensement décennal - le premier eut lieu en 1865-1872 -, le sixième depuis son indépendance. Avec 1,027 milliard d'habitants [2001], l'Inde est le deuxième pays du monde par la population.
Les dirigeants indiens ont pris diverses mesures tendant à éviter qu'une hausse trop forte et trop rapide de la population ne vienne réduire à néant les progrès des productions agricoles et industrielles, qui sont parvenues plus ou moins jusqu'à maintenant à accompagner la hausse démographique.
Cette population nombreuse a été à la fois un moteur et un frein au développement...
Notre analyse des causes du sous développement de l'Inde comportera donc deux parties. Tout d'abord l'analyse des causes économiques, puis l'analyse des causes non économiques...
Cependant les difficiles réformes entreprises suite à la crise de la balance des paiements de 1991 laissent présager un meilleur avenir pour l'Inde
Les causes non économiques du sous-développement
Le probléme démographique
L'obstacle de la structure religieuse et traditionnelle de l' Inde
Le paradoxe de la mousson : exemple de l'été 1988
La question de la santé
Extraits de l'exposé
[...] Certes, il y a eu un début de créations d'industries, mais le développement industriel a diminué le chiffre de la population vivant de l'industrie. Plus l'industrie productrice de biens de consommation se développe, plus diminue le pourcentage de la population vivant de l'industrie, parce que cette industrie moderne, le textile en particulier, déplace des artisans, et elle ruine dans le village plus d'artisans qu'elle ne crée d'emplois pour les ouvriers modernes dans la grande industrie concentrée. Longtemps, le problème de l'Inde a été de construire une industrie de base et de rénover l'artisanat local. [...]
[...] Aujourd'hui il apparaît que les représentations du système de castes rigide et d'une organisation villageoise immobile de correspondent pas à la réalité. Les villages étaient traversés de migrations et de mobilités économiques et politiques. Le système semblait surtout rigide aux extrêmes de la hiérarchie, où la profession et le statut étaient effectivement intimement associés, comme dans le cas des intouchables. Nous reparlerons des castes dans un point suivant. C'est aussi la croyance au Karma, à l'Unité de la vie, les âmes se réincarnant non seulement dans d'autres êtres humains mais aussi dans les animaux. [...]
[...] Les estimations pour 1996-1997 sont de 2,75 milliards de dollars. Le financement de la balance des transactions courantes se fait encore largement par investissements de portefeuille, qui par définition sont des capitaux volatiles. La situation extérieure de l'Inde est encore tributaire du comportement des investisseurs institutionnels étrangers. Cependant des handicaps structurels demeurent : - le déficit public reste élevé Evalué à du PIB en 1995-1996 (dont pour le déficit du seul Gouvernement central), le déficit public est financé largement par émissions de bons du Trésor, qui pèsent sur les taux d'intérêt (taux d'intérêt réels de 10 et exercent un fort effet d'éviction sur l'investissement privé. [...]
[...] Mais c'est surtout la création de voies de communication pénétrant profondément dans le pays qui semble indispensable. Entreprise considérable, le chemin de fer apparaît l'élément clé, tout autant que symbolique, du modèle des comptoirs: plusieurs réseaux ferrés mettent en relation les trois ports sans se préoccuper de relier entre elles les diverses régions du sous- continent ou de desservir les grandes villes pré-coloniales. Ces dernières périclitent d'ailleurs, à l'exception de Delhi, siège de l'empereur moghol et capitale de l'Inde britannique à partir de 1911. [...]
[...] Les sécheresses de 1986 et 1987 avaient été dramatiques. La terre se craquelait, les nappes d'eau souterraines s'épuisaient, les récoltes ne venaient pas et l'Inde n'était pus auto-suffisante sur le plan alimentaire. En 1985, la récolte de grain avait été de cent millions de tonnes. C'était bien. En 1986, première année de sécheresse, elle était tombée à cent quarante quatre millions de tonnes ; en 1987 à cent trente millions de tonnes. Il avait donc fallu puiser dans les stock de céréales pour éviter la famine. [...]