La décadence d'un pays: l'Irak de la première guerre du golfe à la chute de Saddam Hussein.
Résumé de l'exposé
L'Irak a subit durant les deux dernières décennies des mutations radicales, autant au niveau de son système politique que des rapports entre ses populations et des conditions générales de vie de son peuple. Passant d'un modèle de modernité pour toute une région, laïc, prospère, l'Irak en est tout d'abord venu à être un simple pays en voie de développement (après la guerre contre l'Iran et surtout après la guerre du golfe), et par la suite à n'être rien d'autre qu'un champ de bataille, un pays à feu et à sang, où la civilisation semble désormais absente. Comment un pays pour lequel l'avenir s'annonçait si prometteur a-t-il sombré de la sorte ? En quoi la succession d'évènements qui se sont produits sur ce territoire a-t-elle changé la donne ?
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Sommaire de l'exposé
L'immédiate après-guerre du Golf et la situation du pays durant l'embargo
Une Irak meurtrie et isolée sur la scène internationale
L'embargo : un pays exsangue
Les nouveaux visages du régime irakien pendant l'embargo et après la chute de Saddam Hussein
Les nouvelles orientations du régime du Raïs
Le chaos irakien
Extraits de l'exposé
[...] Le nombre d'enfants souffrants de malnutrition est élevé à environ 30% (seulement calories, alors que l'UNICEF par exemple conseille des rations d'au moins calories), autant que ceux qui ne vont plus à l'école (le taux de scolarisation primaire ne dépasse plus alors qu'il atteignait 80% avant l'embargo). La capacité d'hospitalisation quant à elle a été réduite à 41% de celle qui existait avant l'embargo et les hôpitaux manquent de tout. Les cas de malaria sont montés pour les seules régions du nord de en 1991 à en 1995, selon l'Organisation mondiale de la santé. On estime enfin à plusieurs centaines de milliers le nombre de personnes mortes de faim, ou du fait de soins insuffisants. [...]
[...] Le pouvoir en place se fit aussi beaucoup plus fort et répressif, la propagande et la répression politique et religieuse se faisant plus insistantes. Avec l'apanage par les membres du clan de Saddam Hussein des rares sources de profit encore possible dans le pays (filières de vente de pétrole parallèle), la distance séparant le peuple et le Raïs se fait progressivement plus grande : ces derniers continuant à s'enrichir tandis que le peuple vivait dans des conditions déplorables pour une grande partie. L'embargo fut une occasion pour Saddam Hussein de s'enrichir par ces voies parallèles. [...]
[...] L'Irak, par sa position stratégique en plein centre d'un monde arabe en proie à des mutations rapides et imprévisibles, centre de nombreux intérêts nouveaux, ne pouvait lutter contre un impérialisme occidental qui domine encore le monde. Bibliographie -Fanny Lafourcade, Le chaos irakien clés pour comprendre, Paris, La Découverte -Christian Chenot et Georges Malbrunot, L'Irak de Saddam Hussein, portrait total, Paris, Edition -Loulouwa Al-Rachid, Irak : d'une guerre du golfe à l'autre, in Questions internationales (05/06). [...]
[...] La situation diplomatique n'est pas meilleure, avec la perte d'alliés commerciaux de grande importance comme la France ou d'autres pays arabes : ces derniers accusent une perte financière de près de 800 milliards de dollars. La destruction des capacités industrielles de l'Irak a failli avoir pour conséquence une crise de grande ampleur dans la région. Les relations diplomatiques sont rompues avec de nombreux pays : par exemple, le 6 février 1991, l'Irak annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. [...]