"Résumer c'est trahir" (F. Borella) néanmoins, à travers cet ouvrage, l'auteur fait un tour d'horizon du savoir politique en essayant de le définir par rapport à la science et de voir son évolution au fil de l'histoire.
La connaissance est considérée comme une série de quatre opérations : savoir, conserver, faire savoir et savoir-faire. La science politique, ne connaissant pas ces quatre étapes, n'est pas une science comme les autres. Mais qu'est ce que la science ? Deux solutions s'offrent à nous : cela peut englober toutes les connaissances ou alors se limiter à des formes spécifiques (inductive, expérimentale...). On s'attachera plutôt au second modèle, ainsi, la religion, l'art, l'amour et la philosophie ne rentrent pas dans les sciences, ne produisant pas de connaissances.
Selon Einstein, les mathématiques sont la science par excellence, car par leur raisonnement, ils prouvent toutes les autres sciences. Ainsi, un débat se met en place entre le rationalisme et l'empirisme. Einstein prônant le premier. Bachelard a prouvé qu'il existe les deux. La science peut être considérée comme la recherche sur les phénomènes naturels, ce qui en exclu les mathématiques et la logique. Mais elles prennent le devant de la scène quand on définit la science comme un raisonnement rigoureux, déductif car elles fondent la connaissance sur la démonstration.
Selon l'UNESCO, il s'agit d'un "effort pour maîtriser la chaîne des causalités". Mais Comte, en 1830, montrait que cette thèse n'était pas possible, la difficulté ne ferait que reculer indéfiniment.
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Sommaire de la fiche de lecture
La question de la science
La science expérimentale, hier et aujourd'hui
La science sociale traditionnelle et la science positive
[...] Les sciences sociales ont modifié la science politique traditionnelle. Selon l'auteur, il faudrait revenir à une connaissance plus fidèle à la réalité. Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'action humaine reste mystérieuse et que l'on ne peut tout prévoir. [...]
[...] A partir des années 1920-1930 une crise apparaît dans le domaine de la science expérimentale. La démarche scientifique a également été remise en cause dans les années 70-80 par des mouvements tels que les hippies qui dénonçaient par exemple la bombe atomique. Suite à la révolution einsteinienne, le savant est remis en cause. Par les expériences, la science ne peut dire le vrai, mais elle montre un phénomène grâce à l'énoncé empirique. Or, en matière de sciences sociales, cet énoncé est impossible. Les phénomènes sont en effet rarement vérifiables et reproductibles. [...]
[...] En 1947, suite à une étude de l'UNESCO, une nouvelle science politique se met en ?uvre. Elle étudie l'activité politique par des institutions permanentes La cacophonie des théories en sciences sociales La réflexion épistémologique sur ce sujet est dominée par Bachelard et Popper. Les sciences sociales doivent être la réfutation et la rectification des propositions posées. La science progresse "contre". Gusdorf met en avant l'existence de trois types de démarche théorique : substituer un discours formalisé (code) au monde humain, mettre l'accent sur les tonalités concrètes et leur organisation et dire que l'humain est le résultat de la culture et de l'histoire. [...]
[...] L'éthique a également son rôle à jouer dans l'action. Enfin le dernier point à considérer dans la recherche scientifique, c'est la place du langage : le groupe social est structuré par le dialogue entre le et le "tu". Pour Burdeau, la politique est "l'expression de la conscience que le groupe prend de son autonomie [ Elle doit être étudiée dans l'optique d'un sujet collectif, s'organisant pour trouver une unité. De plus, elle doit être une réflexion sur son temps, car les faits sociaux varient selon les époques Le temps et la politique La notion de temps est le "maître-problème" des sciences sociales, elle permet une classification des sciences suivant son traitement. [...]
[...] L'obéissance politique est également un point central. C'est en effet elle qui rend les structures possibles et l'obéissance (à qui?) reste une question essentielle. Elle est acceptation d'un "lien de dépendance". Des obligations sont donc forcément mises en place : les lois. Et une relation verticale s'instaure, instituant une souveraineté, réputée infaillible. Néanmoins ce dernier terme est connoté négativement, car peu réalisable. Ainsi des bornes viennent limiter le champ d'action du pouvoir. Celles-ci sont définies par la société politique. Elles peuvent être des textes, comme la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ou la déclaration d'indépendance des Etats-Unis : l'homme possède des droits à l'égard du pouvoir. [...]